« Le marché de la cyberassurance n’existera peut-être plus l’an prochain » avait prophétisé Oliver Wild, président de l’Amrae, à la veille des Rencontres de l’Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise de Deauville, en février dernier. Une déclaration choc pour alerter tous les décideurs du secteur à faire bouger les lignes, alors que l’assurance cyber peine à sortir de l’impasse, sur fonds d’explosion des cyberattaques… et des tarifs.
Le marché de l’assurance est en fait victime d’un effet ciseau particulièrement violent. D’un côté, la multiplication des cyberattaques a provoqué le triplement du volume des indemnisations, qui a fait bondir le ratio sinistres/primes à 167% (contre 84% il y a seulement un an). De l’autre, le secteur reste encore un marché de niche avec trop peu d’entreprises assurées. Car si la plupart des grandes entreprises sont couvertes (87% en 2020 selon l’Amrae), moins de 1% des PME seraient assurées, même si le risque cyber touche pourtant toutes les entreprises, même les plus petites de plus en plus digitalisées.
Une offre frileuse et un besoin exponentiel
Dans le même temps, beaucoup d’acteurs de l’assurance maîtrisent encore mal le risque cyber, ce qui conduit encore beaucoup d’assureurs à jouer l’extrême prudence en la matière, voire le retrait. Pourtant le besoin n’a jamais été aussi prégnant, pour les entreprises comme les collectivités d’ailleurs.
Si les grands groupes ont les moyens de leurs ambitions, avec des ressources en interne et la possibilité d’opter pour la création de captives d’assurance, les entreprises moyennes et petites se retrouvent très souvent sans véritables offres, alors même que le risque n’a jamais été aussi fort et que les chefs d’entreprise y sont pourtant de plus en plus sensibilisés.
Alors stop ou encore ? Si des insurtechs comme Stoïk investissent le marché avec appétit, il est temps que le marché mûrisse et bouge pour proposer des offres adaptées aux centaines de milliers d’entreprises de plus en plus conscientes des risques qu’elles encourent, mais qui restent sans véritables solutions et couvertures pour se protéger en cas d’attaques.