L’absentéisme est un enjeu considérable pour les entreprises. Son coût annuel est estimé en France à 25 milliards d’euros, soit environ 3 500 euros par salarié. Mais il représente aussi un enjeu sociétal, et même de santé publique car il est le reflet de problèmes de santé type Covid ou troubles musculo-squelettiques (TMS), d’un mal être au travail comme le stress par exemple. En la matière, la prévention joue un rôle central pour réduire cet absentéisme, les entreprises en premier lieu.
Près des trois quarts des salariés affirment avoir éprouvé l’impression de ne pas s’en sortir (74%), des difficultés à dormir en raison de préoccupations liées au travail (73%), des difficultés à concilier vie personnelle et vie professionnelle (72%) selon l’étude de la Fondation Jean Jaurès et Diot-Siaci qui se sont penchés sur la santé au travail et la prévention de l’absentéisme. 60% des salariés affirment que leur métier a des conséquences négatives sur leur santé mentale et 50% sur leur santé physique.
Depuis le Covid, les entreprises et les salariés ont adopté en masse le télétravail. Près d’un tiers des salariés le pratique désormais. Si le recours au télétravail génère une satisfaction globale des salariés concernés, il engendre dans le même temps plus de stress chez eux que la moyenne des salariés. Une information à prendre en considération par les managers pour faire de cette nouvelle forme de travail une ressource positive pour l’entreprise comme pour les salariés.
Le temps de trajet en question
Parmi les nombreuses causes de l’absentéisme, il convient de souligner la corrélation très nette observée entre le nombre de jours d’arrêt et le temps de trajet pour se rendre au travail. La note de la Fondation Jean Jaurès et Diot-Siaci s’en fait l’écho et cela met en lumière la nature multiforme du bien être en entreprises, dans lequel les questions de mobilité et de transport jouent un rôle important.
Si la prévention de l’absentéisme est essentielle notamment au sein même de l’entreprise, elle rencontre des freins temporels et financiers, liés à la difficulté d’associer une retour sur investissement direct et rapide à cet effort. Car si les décideurs sont de plus en plus conscients de leur rôle majeur dans ce domaine, les acteurs des ressources humaines au premier chef, ils cherchent aussi à en retirer un bénéfice à plus ou moins court terme.
Un certain fatalisme ambiant
Mais un frein plus humain est également identifié par l’étude. Il évoque les difficultés de la culture managériale française à bien appréhender le phénomène de l’absentéisme. Beaucoup de responsables RH et dirigeants adoptent une attitude fataliste face au phénomène de l’absentéisme, associé encore souvent à un manque d’engagement des collaborateurs. D’où un sentiment que les mesures de prévention ne permettront pas de réduire réellement le niveau des absences.
Elément positif en matière de prévention, une majorité de salariés se montrent plutôt demandeurs. Les deux tiers des salariés (71%) déclarent être intéressés par un accompagnement de leur employeur permettant d’améliorer leur santé physique ou psychologique, une tendance qui continue à progresser (+5 points par rapport à 2021). Plus surprenant, 67% des salariés se montrent intéressés, à titre personnel, par ce type d’accompagnement.
Salariés comme décideurs plutôt demandeurs
Globalement, malgré les freins évoqués, la plupart des décisionnaires RH sont convaincus des bénéfices pluriels des actions de prévention santé dans leur entreprise. Pour respectivement 76% et 72% d’entre eux, les actions engagéés dans ce domaine ont contribué à améliorer la santé, le bien-être et la qualité de vie au travail (+4 points en comparaison avec la même question posée en 2021) et à faire davantage prendre conscience de l’importance de leur santé aux collaborateurs (+2 points).
Mais la prévention a aussi un effet positif sur l’image externe et interne de l’entreprise. 67% des décisionnaires RH jugent ainsi que ces actions ont contribué à valoriser l’image de l’entreprise. Un élément non négligeable lorsque une entreprise rencontre des difficultés à attirer et retenir des talents, l’enjeu de la marque employeur se révélant déterminant.
Parmi les types d’accompagnements et actions de prévention les plus susceptibles d’intéresser les salariés, les troubles musculosquelettiques et les risques psychosociaux arrivent en tête. À l’inverse, la mise à disposition d’une ligne d’écoute psychologique suscite moins d’attrait chez les employés.
Et l’assurance dans tout ça ?
Au coeur du dispositif de prévention de l’absentéisme, le manager a un rôle central à jouer pour promouvoir, relayer et concrétiser sur le terrain les actions efficaces en la matière. Une majorité d’acteurs concernés, salariés comme décideurs sont demandeurs. Aux assureurs d’accompagner les entreprises et de répondre à cette demande pour réduire cet absentéisme, sur un mode gagnant – gagnant.
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