Les captives sont à la mode depuis plusieurs mois en France. La liste des groupes industriels, agroalimentaires et même de services qui ont créé leur captive d’assurance ne cessent de s’allonger : Stellantis, Bonduelle, Seb, Lactalis ou encore Fnac Darty très récemment. Il faut dire que la conjoncture s’y prête avec des réassureurs de plus en plus frileux, des risques de moins en moins couverts, et une réglementation désormais favorable.
La loi de finances 2023 prévoit en effet d’assouplir la fiscalité des captives de réassurance des entreprises, sous la forme d’un différé d’impôt lié à une provision. Si un décret d’application est encore attendu, les experts du secteur se montrent très optimistes sur le marché de cette auto-couverture de risques qui a le vent en poupe. Certains comme Laurent Bonnet du cabinet Marsh France anticipe un triplement du nombre de captives en France dans les prochaines années.
Combler un vide
Mais au fait, au-delà de ces avantages fiscaux prévus, qu’est-ce qui motive une entreprise à créer une captive ? En premier lieu, très souvent cette démarche répond à une constat, l’incapacité croissante à trouver un assureur qui accepte de couvrir des risques spécifiques dans l’industrie, l’agroalimentaire, la santé ou encore la distribution. Avec parfois des vraies difficultés de s’assurer pour des risques plus transversaux comme le risque cyber.
Si le marché français était plutôt en retard dans ce domaine par rapport à de nombreux pays comparables, l’hexagone accélère. D’ici quelques semaines, l’Amrae (Association pour le Management des Risques et des Assurances de l’Entreprise) et des représentants de captives existantes en France doivent se regrouper au sein d’une Fédération française des captives. Au-delà de son rôle de représentation et de lobbying, elle devrait pouvoir notamment aider les plus petites entreprises dans leur démarche de création d’une captive.
Atouts d’une captive ?
Mais au-delà du besoin de combler un vide grandissant lié à la frilosité des assureurs, quels sont les atouts d’une captive ? Pourquoi se lancer dans une démarche aussi lourde, complexe et par définition risquée ? Parmi les avantages d’une telle structure d’auto-assurance, on peut notamment citer la capacité de mieux contrôler sa stratégie de gestion des risques, un potentiel d’économies en supprimant les primes mais aussi les éventuels excédents provisionnés, ou encore bénéficier d’une couverture sur-mesure parfaitement adaptée aux besoins spécifiques de l’entreprise.
Et ce n’est pas tout, car créer une captive permet à l’entreprise qui dispose d’une structure dédiée, de mieux lire les risques, de comprendre les enjeux et d’anticiper avec des professionnels engagés, de partager éventuellement cette gestion avec d’autres entreprises et donc de bénéficier d’une mutualisation des ressources, des compétences et des risques. Dans le même temps, les groupes disposant d’une captive en interne bénéficient d’un rapport de force plus favorable vis-à-vis des assureurs, lorsqu’il s’agit de négocier certaines primes.
Une tendance lourde
Enfin, des avantages fiscaux significatifs accompagneront dès 2023 ces captives, sous la forme notamment d’un différé d’impôt lié à une provision. Autant d’atouts qui ont déjà séduit des dizaines de groupes français. Et la liste des entreprises qui ont franchi le pas ne cesse de s’allonger, à mesure que les risques se multiplient, et les assureurs se raréfient.
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