L’Île-de-France est insuffisamment préparée aux inondations, pourtant l’un des risques naturels les plus importants dans la région après la sécheresse. C’est le constat inquiétant que fait la Cour des comptes dans un rapport public publié vendredi. Un évènement semblable aux crues record de 1910, où la Seine avait atteint 8,62 m à Paris, coûterait très cher, précisément 30 milliards d’euros, selon les chiffres de l’OCDE cités dans le rapport.
Le territoire de la métropole francilienne est particulièrement vulnérable à l’aléa des crues rappelle la haute magistrature. Les dernières d’importance ont eu lieu entre mai et juin 2016 et de janvier à février 2018, et ont coûté respectivement 1,4 milliard et 150 à 200 millions d’euros.
30 milliards d’euros
Une crue centennale atteignant la hauteur maximale atteinte par celle de 1910 (soit 8,60 mètres au pont d’Austerlitz) causerait des dommages directs dont le coût avoisinerait les 30 Md€ selon un calcul récente de l’OCDE. Et cela sans évoquer l’impact sur la population, son quotidien et les éventuelles victimes et nuisances associées. Malgré ce risque majeur, « la prise en compte insuffisante de ce risque par les populations et par les collectivités locales entraine une stratégie de prévention défaillante » affirme la Cour des comptes, notamment « en raison d’une mauvaise coordination ».
Un « manque de stratégie coordonnée »
Face à ce « risque majeur », le rapport déplore « une gravité insuffisamment prise en compte », « des actions de réduction du risque d’inondation encore limitées » et plus globalement « le manque de stratégie coordonnée à l’échelle du bassin de la Seine ». L’agglomération parisienne est beaucoup moins protégée contre les grandes crues que d’autres métropoles internationales.
A titre de comparaison, la ville de Londres est beaucoup mieux préparée au risque d’inondations. Elle est protégée face à une crue de retour de mille ans et vise une protection pour un retour de 10 000 ans d’ici à 2 100.